Je prends

 
     
   

Tant pis...

Moi je suis là, fidèle, disponible;

et ne le serai peut être pas toujours,

il sera trop tard pour regretter.

 

Mais ça lui suffit, il est heureux comme ça,

des instants de bonheur, grappillés au vent,

quand il peut,

quand sa vie se calme un peu.

 

Tant pis...

tant pis pour moi aussi,

j'avais qu'à pas...

qu'à pas aimer un homme lié,

qu'à pas toujours tout accepter.

 

Ai-je eu le choix?

Toujours il dit:

« c'est comme ça, je le déplore mais n'y peux rien,

j'en souffre mais c'est à prendre ou à laisser. »

 

Alors JE PRENDS,

je prends, j'attrape, je capture,

je m'approprie, je dérobe, je ravis,

j'absorbe des bribes de toi,

je dévore des miettes d'amour.

 

Même en amour, pas de place pour tout le monde,

même en amour, la concurrence.

Non, je ne jouerai pas des coudes

pour sortir de l'ombre.

 

Mais JE PRENDS,

je vole, je recueille, j'avale,

j'emmagasine, je chaparde, je garde,

je capte intensément l'instant trop court,

je dilate tous mes sens, j'ouvre mes bras, mon corps,

j'accumule des trésors pour des jours.

 

Que  je distille au long des heures,

au long des rêves de trop longues semaines,

les mots, les tendresses de notre amour

comme blé engrangé pour les jours de disette.

  8 décembre 2006

 
 

<<

Retour à l'index des chants

>>